Mélenchon l’autocrate

La France Insoumise n’a obtenu que 6,3% de votes aux dernières élections européennes. Cette contre-performance fait suite à toute une série d’évènements malencontreux, dont les départs fracassants de Thomas Guénolé et Djordje Kuzmanovic. Selon le premier, « Jean-Luc Mélenchon gouverne La France insoumise en autocrate » [1], alors que pour le second, « deux grandes raisons motivent ce départ. La première tient à l’organisation du mouvement. Dénoncée par la vaste majorité des militants et des responsables régionaux, celle-ci se caractérise par un manque profond de démocratie » [2].

Pour ceux qui suivent les péripéties de Jean-Luc Mélenchon depuis longtemps, cela n’est pas vraiment étonnant. Le même phénomène s’est produit à de nombreuses reprises avant la création de la France Insoumise. Par exemple, Jacques Rigaudiat avait déclaré lors de son départ du Parti de Gauche que « les vrais débats n’ont lieu qu’au sein d’un tout petit groupe qui, seul, prend les décisions » [3] et Marc Dolez que « le PG a aussi tendance (…) à ne pas jouer suffisamment collectif » et notamment que « l’élaboration de son contre-budget s’est faite sans concertation avec les groupes parlementaires » [4]. Christophe Ramaux avait quant à lui déclaré : « Je m’imaginais un parti ouvert, où l’on réfléchit, discute, débat (…). Le PG fonctionne, au contraire, comme un petit groupe ‘discipliné' » [5]. Un dernier exemple est Mohammed Bouklit : « nous avons été confrontés à des pratiques oligarchiques, alors que le Front de Gauche a été constitué précisément au départ pour accompagner des révolutions citoyennes contre les conceptions ou les pratiques oligarchiques » [6].

L’une des propositions principales de la France Insoumise est le passage à une sixième république, afin « d’abolir la monarchie présidentielle » qu’est la cinquième république. « Tout commence par le pouvoir des citoyens », « C’est l’ère du peuple qui doit commencer ! », etc. La page de leur site décrivant cette proposition regorge d’appels à une augmentation de la démocratie, à une diminution de la concentration des pouvoirs. Pourtant, Jean-Luc Mélenchon ne semble pas vouloir s’appliquer ce principe à lui-même. Peut-être parce que « sa personne est sacrée »…


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