Alstom-Siemens et le monde ferroviaire

Mon cher Député,

Voici le résumé d’un texte que j’ai écrit le 19 février 2019.

Pour une fois, faut-il donner raison à Bruxelles qui a retoqué la fusion des industriels ferroviaires Alstom et Siemens alors que le président Macron était pour ? Tandis que les organisations syndicales françaises et belges étaient contre ce projet. Cette fusion aurait été tout bénéfice pour le groupe allemand Siemens, concurrent historique d’Alstom, anciennement Société alsacienne de constructions mécaniques qui avait déménagé son usine de fabrication de locomotives de Mulhouse à Belfort en 1871, suite à l’annexion de l’Alsace-Moselle par l’Allemagne. En 2019, les premiers bénéficiaires de la fusion auraient été les actionnaires des deux groupes.

LE MARCHE FERROVIAIRE

Il croit de 3% par an. Mais où ? En France on prévoit 200 km de lignes nouvelles, mais centrées autour du projet Grand Paris Express, tandis que l’on supprime les lignes secondaires qui irriguent la France, pourtant riches en potentiel, mais qui obligent les ouvriers et employés à se rendre à leur travail en voiture. Les déserts ferroviaires engendrent de nouvelles inégalités sociales dans ce pays, comme s’il n’y en avait déjà pas assez. Notons le cas de la suppression de la desserte de la ligne 14 entre Pont-Saint-Vincent et Merrey. Entre autres, le député Potier et le sénateur Jacquin se battent pour sa réouverture. Au niveau mondial, le marché est partagé entre la CRRC (China Railways Rolling stock Corporation) avec 26%, Siemens (7%), Alstom (6 %), Bombardier groupe canadien avec une usine à Crespin (59) avec 6%, d’autres groupes totalisant les 55 % restants. Tu observeras qu’Alstom est un fleuron de l’industrie française, développant des techniques de pointe, méritant le soutien de l’État, bien que 28 % de son capital soit détenu par Bouygues.

FAUT-IL AVOIR PEUR DE LA CHINE ?

N’oublions pas que la Chine fut un pays semi-féodal et semi-colonial. La République populaire de Chine (RPC) fut fondée le 1er janvier 1949, il y a 70 ans. Bien que très pauvre, la RPC a soutenu toutes les luttes anticolonialistes, les pays africains ne l’ont pas oublié. La CRRC a fait son chemin (de fer). Elle emploie 183 061 travailleurs, exporte son savoir-faire. En peu de temps, la RPC s’est constitué le plus grand réseau de TGV du monde avec 11 132 km. Qui s’occupe des réseaux délabrés en Afrique ? Qui les modernise ? La CRRC, sachant que la Chine s’est aussi dotée d’un géant de la signalisation, la CRSC (China Railway Signal Corporation). L’aéroport de Belval (Ardennes) devrait accueillir des bus électriques nouvelle génération à charge rapide. Fabriqués par qui? La CRRC !

Il est assez loin le temps où Alsthom (avec un h) exportait des locomotives en Chine. Tout le monde était content. Il y a 30 ans, j’ai même écrit un article dans le Républicain lorrain sur la formation des conducteurs chinois par le chef du dépôt SNCF de Nancy. Pour pérenniser les petites lignes  j’avais soutenu le modeste projet de l’A2E (Autorail à deux essieux). On a préféré l’AGC (Autorail à grande capacité). On a vu grand aussi avec l’avion A380 (jusqu’à 853 passagers), nécessitant d’énormes aménagements dans les aéroports. Résultat : arrêt de la production de cet avion en 2021. Pour quel coût ? Encore un boulot pour les parlementaires, alors que les masses bronzent au soleil !

Jean-Paul Metz

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